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Vis ma vie d'hypoglycémique
26 mars 2016

L'operation, enfin

Ca y est, cette fois j'y suis. Chéri m'accompagne.

Nous sommes accueillis dans le service de chirurgie digestive, et grande joie pour la sauvage que je suis, j'ai droit à une chambre individuelle. L'infirmière me fait les tests d'entrée (tension, saturation en O2 et température). Elle me dit que je vais avoir droit à un petit gouté à 16h (ben oui, autant éviter le malaise hypoglycémique) et que l'anesthésiste viendra me voir plus tard. Elle m'explique aussi le fonctionnement pour le lendemain : la douche à la bétadine, les pillules qui font planer, ... Tout va bien, je suis plutot en confiance.

Chéri me laisse et je passe le temps en attendant l'anesthesiste. Ce n'est pas celui que j'ai vu en consultation et celle ci m'impressionne (dans le mauvais sens du terme) : elle est seche et je ne la sens pas ouverte aux remarques et questions. Elle s'assure que tout va bien et m'annonce quelques "trucs" qui n'étaient pas prévu avant : pose d'une voie veineuse centrale (ah ?) et séjour en réanimation (ahhhhhh ?). Et comme une con je n'ose pas demander pourquoi. Vu l'heure de passage prévu pour l'operation et mes soucis d'hypoglycémie, elle m'autorise à avoir un petit déjeuner à 5h du matin (youpi).

Le repas du soir arrive. Mon dernier repas avant pffff, je sais pas quand ... Un steack haché et des haricots verts, plus un dessert. Heuuuu pourtant je leur ai dit que je faisais de l'hypoglycemie. Et pas un gramme de sucre lent ? Ca va pas le faire la. J'en parle à l'aide soignante qui vient me reprendre le plateau. Elle voit avec ses collegues et mr ramene quelques morceaux de pain. Ouf. Et j'aurai droit à un encas vers 22h. Re Ouf. Bon finalement tout va peut etre bien se passer. Faut que j'arrete de flipper (c'est pas gagner). Une infirmière me ramène un cocktail qui se revelera magique. Somnifères et camants. D'un autre calibre que ceux que je prenais à la maison. Finalement la nuit c'est très bien passée.

Comme prévu reveil le lendemain à 5h. Petit déjeuner, douche, contrôles divers et habillage avec la charmantre blouse qui se ferme dans le dos. Pose de la perfusion et y'a plus qu'à patienter qu'on vienne me chercher. Ah oui j'ai aussi de nouveau droit au cocktail magique. Donc je patiente sereinement.

Il est environ 10h. Ca y est je suis emmenée vers une salle d'anesthésie. Je suis toujours zen (merci les cachets). Un doc commence par me poser la péridurale (qui permettra de gérer la douleur après l'opération). J'appréhendais, mais la seule chose que j'ai senti c'est la 1ere piqure qui anesthesie la peau (le même genre que chez le dentiste). En 5 min (enfin dans mon esprit car en vrai aucune idée de combien de temps ca a duré) c'est fini.

Il faut attendre un peu que la salle d'opération soit prete. Mais ca va vite aussi. On m'emene dans une salle (d'opération ?) et on m'installe sur une table. J'ai le temps de dire "oh tient il y a des fenêtres dans la salle d'opération". Quelqu'un me met un masque en me disant "respirez c'est de l'oxygène" et après ca le trou noir.

Je me reveille 5 min après alors qu'on est en train de me changer de lit. Ils sont en train de m'installler dans ma chambre de réa. Ah l'opération est donc déja fini ? Mais il est quelle heure au fait ? 18h30 ? Oh ben ca a duré plus de 5 min !

Je suis un peux vaseuse mais bien conciente de tout ce qui se passe. Par contre j'ai du mal à articuler quand je parle. Je ne me souviens pas par contre du passage en salle de reveil. Y'a plein de monde dans la chambre. Médecins ? Infirmiers ? Surement les deux. Plusieurs me disent que l'opération c'est très bien passé et qu'ils ont réussi a conserver ma rate. J'entends cette phrase plusieurs fois. Je suis reliée à plusieurs machines grâce à des électrodes. J'ai une perfusion dans le cou, qui permet de faire passer les médicaments et la "nourriture", une autre dans le poigné qui est plantée dans l'artère. Le chirurgien a posé un drain qui permet d'évacuer les cochoneries de la plaie. Et enfin une sode nasogastrique aspire le contenu de mon estomac. En fait la tout de suite je ne fais pas grand cas de tout ca. Et je n'ai quasiment pas mal.

Pour moi la chose la plus importante à ce moment est de prévenir mon chéri que tout va bien. Je n'ai pas mon portable qui doit arriver du service précédent et je n'arrive pas trop parler. J'en fais part à l'infirmière qui me propose d'appeller elle. Elle a l'air épatée que j'arrive lui donner le n° que je connais par coeur. Chéri déccroche de suite. Elle lui dit que tout c'est bien passé, que ca va bien. Il est rassuré, moi aussi.

Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de la 1ere nuit en réa. Je crois avoir alterné entre reveil et sommeil. Rien de bien particulier donc. La journée suivante se passe normalement. J'ai pu récupérer mon téléphone mais je ne m'en sers que pour communiquer par sms avec mon chéri. Je regarde la télé (quand je ne dors pas). L'infirmier qui s'occupe de moi passe souvent pour ajuster les traitements ou simplement voir si tout va bien.

C'est la 2ème nuit que ca va se compliquer. En fin de soirée, l'infirmier de nuit trouve que je perds beaucoup de sang par le drain. J'ai perdu 1L en peu de temps. Pourquoi ? C'est toujours un mystère, même pour les médecins. Je dois recevoir une transfusion sanguine. L'infirmier fait la demande de poches qui doivent arrivées par taxi d'un hopital voisin. Délai normal : entre 30 et 45 min. Délai pour moi : 2h30. Heureusement que je ne suis pas à l'article de la mort. L'infirmier passe son temps au telephone pour régler le problême. Quand elles sont enfin là, je suis perfusée. Le saignement s'arrêtre comme il a commencé. La première galère de la nuit est terminée.

En pleine nuit je me reveille en ayant vraiment mal. Ca m'étonne mais ne m'inquiète pas trop. J'attends le passage suivant de l'infirmier pour lui demander si y'a pas un truc à ajuster sur la péridurale. Normalement non, mais vu la douleur il fait un test et me demande si je sens quelque chose. Oui je sens de l'air souffler sur ma peau du dos. Bon ben il va faloir se mettre sur le coté pour qu'il regarde. Je crois que je n'ai jamais eu aussi mal. Et cette c***e de péridurale c'est barrée de mon dos . Je vais donc avoir droit à la place à une pompe à morphine.

La pompe a morphine fait effet 1,5 jours. Le lundi je ne l'ai plus supportée. Nausées, vomissements (alors que rien dans le bide grace à la sonde naso gastrique). Gros moment de déprime. Changement de traitement pour la douleur.

Apres 6 jours en réa, je suis enfin autorisée à regagner le service de chirurgie digestive. Je ne suis plus que branchée à l'intraveineuse du cou. Et j'ai accès à mon PC (merci chéri), ce qui me permet de passer le temps grace à World of Warcraft (on est accro ou on ne l'est pas lol). Les douleurs diminuent, mon taux de glycémie est un poil haut mais rien d'alarmant. Le chirurgien et les infirmières me disent que je vais etre debanchée des perfusions progressivement. Et il faut que j'arrive manger l'équivalent de 1000 kcal avant d'arreter la nutrition parenterale. Ca c'est dur. J'ai au début droit uniquement à des bouillons. C'est pas terrible et en plus je suis tout de suite rassasiée. Ca revient progressivement.

Un soir je demande à l'interne qui a assisté l'opération combien de temps celle ci à durée. Il me dit 6h. Qu'ils étaient à 4 chirurgiens. A ce que j'ai compris ca a duré aussi longtemps a cause de ma rate. C'est le "prix à payer pour l'avoir conservée". Et je comprends mieux pourquoi ils ont insistégalement sur ce point à mon réveil.

En quelques jours les perfusions sont enlevées. Et après 10 jours d'hospitalisation, je vais pouvoir rentrer à la maison.

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Commentaires
B
Merci pour ce temoignage !<br /> <br /> avez-vous bien recupere ?<br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement.
Vis ma vie d'hypoglycémique
  • Pendant 4 ans, j'ai fait des crises d'hypoglycémie pouvant être très sévères. Il a fallu 2 ans pour poser le diagnostique de mes crises, puis 2 ans pour en trouver l'origine. Un parcours du combattant médical, qui est maintenant terminé (enfin presque).
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